Nazim Guesbaoui, fondateur d’ANO : “Le but, c’est de réinsérer et de redonner de la confiance”
Créée il y a 4 ans, ANO et ses 15 salariés commercialisent des solutions B2B de télécommunications, de cybersécurité, d’infogérance et d'impression professionnelle. Une équipe jeune et dynamique avec un ancrage local fort, qui a décidé de s’investir et de s’engager pour développer l’emploi et le développement des compétences sur son territoire. Installée au sein du SEGRO Parc des Petits Carreaux depuis sa création, elle a fait de la signature en 2023 de la Charte IMPACTS l’un des piliers de sa stratégie RSE.
Depuis quand êtes-vous installé au SEGRO Parc des Petits Carreaux ?
Nous y sommes depuis de 3 ans. Nous faisions en fait partie d’un grand groupe, et en 2020, nous avons pris notre indépendance. Nous avons en 2022 repris leur bail au SEGRO Parc des Petits Carreaux, car ils n’utilisaient plus ces locaux.
Comment s’est passé l’adhésion à la Charte IMPACTS ?
Quand on est arrivés en 2022, on avait besoin de repeindre les murs, de mettre les locaux au propre. Alors on a cherché un prestataire, mais sans savoir que sur le site, il y avait l’entreprise Signalétik. Ils sont venus nous voir, et comme on était déjà dans une démarche d’ancrage local, on a travaillé ensemble. C’était au moment où ils signaient la Charte IMPACTS. On trouvait cela hyper intéressant, on a rencontré Anne-Caroline Urbain, responsable du dispositif chez SEGRO, et comme cela correspondait à nos valeurs, on a rapidement signé de notre côté, grâce à cette rencontre avec l’entreprise Signalétik. C’était un peu notre première action d’IMPACT’eur, que de chercher un fournisseur local pour faire vivre le territoire sur lequel nous sommes implantés.
Depuis votre adhésion à la Charte IMPACTS, quelles premières actions avez-vous réalisées ?
Nous menons principalement des actions en faveur de l’emploi et de la formation sur le territoire, avec l’idée de donner une chance ou une deuxième chance à des jeunes en difficulté. La Charte IMPACTS nous a permis de nous mettre en relation avec de nombreux acteurs locaux, comme le lycée Christophe Colomb par exemple. Nous accueillons des lycéens en stage pour leur présenter notre métier, notre entreprise. Quand on reçoit un candidat de 22 ou 23 ans, on parle essentiellement salaire, conditions de travail, etc. Ce qui est bien quand on rencontre des lycéens de 14 ou 15 ans, c’est qu’on peut parler d’autre chose, de ce que l’on fait et éventuellement leur donner envie, leur donner la fibre et l’envie de travailler.
Vous travaillez avec d’autres IMPACT’eurs ?
Oui, on travaille avec l’École de la Deuxième Chance (E2C) qui nous envoie des stagiaires, mais aussi la mairie de Bonneuil-sur-Marne, grâce à qui on a embauché en CDI une informaticienne. La signature de la Charte IMPACTS nous a ouvert un annuaire d’entreprises et de collectivités locales, grâce auquel nous faisons beaucoup de rencontres, qui nous permettent d’échanger et de partager des CV. On reçoit maintenant des offres au fil de l’eau, les membres de la Charte IMPACTS savent que l’on est souvent en recherche de stagiaires et on y répond selon nos disponibilités.
Quelle a été pour vous l’action la plus significative ?
Celle que nous menons avec Atelier Sans Frontières (ndr : Ateliers Sans Frontières (ASF) est un Chantier d’Insertion créé en 2003, qui accompagne des adultes fragilisés pour les aider à construire leur projet de vie, à retrouver leur dignité et les amener à une situation personnelle et professionnelle stable). Ils sont venus visiter nos locaux avec une dizaine de collaborateurs, et depuis le mois de décembre, nous accueillons 5 stagiaires, chacun sur une semaine, pour leur faire découvrir les différents services de notre entreprise. Et si c’est concluant, j’espère que nous pourrons proposer un CDD.
Mais au-delà de cette démarche assez classique, nous sommes en train de monter un projet assez ambitieux avec eux. Ateliers Sans Frontières reçoit de nombreux PC qu’ils doivent reconditionner. C’est un travail très sérieux, avec une mise à jour totale et une attestation RGPD par la suite. On leur a donc proposé de commercialiser ces ordinateurs auprès de nos clients. Cela leur permet de s’inscrire dans une démarche RSE. Ils aident l’association et de notre côté, on peut proposer des contrats d’infogérance. C’est une démarche vertueuse pour tout le monde, qui fait travailler l’association ASF, fait réaliser des économies à nos clients et favorise le recyclage de matériel informatique.
C’est un projet pour 2025 ?
Oui, c’est l’objectif. C’est très important pour nous. ASF, ce sont plus de 100 collaborateurs qui sont parfois en marge de la société, qui ont eu un accident de la vie. Donc si on peut les aider à se réinsérer sur notre territoire et leur redonner confiance, avec en plus une logique de développement durable, c’est génial.
C’est évidemment bénéfique pour nous également, même si on n’a pas trop envie de communiquer là-dessus, de faire du commerce d’émotion. On préfère faire profil bas, donc on s’en tient à un minimum d’information, pour montrer aux entreprises qui ne nous connaissent pas que nous sommes des acteurs engagés sur notre territoire. On a juste envie que si quelqu’un cherche une entreprise à impact, il pense à nous.
Les projets futurs en lien avec la Charte IMPACTS ?
Continuer à mener des projets d’accueil et d’aide à l’insertion. Ces causes nobles nous poussent à accélérer notre engagement, avec pour 2027 un projet de créer un centre de formation du numérique qui soit fortement et véritablement ancré sur notre territoire. C’est notamment pour cela que nous déménageons en juin 2025, nous avons besoin de locaux plus grands !