Séverin Richter, directeur régional de Ponticelli Frères : « Nous nous sommes retrouvés dans les valeurs de la Charte IMPACTS ».
Société familiale et indépendante, Ponticelli Frères œuvre avec succès depuis plus de 100 ans dans le secteur des services à l’industrie (conception, construction, maintenance d’usines). En France et à l’international, l’entreprise emploie un peu plus de 6 000 employés dans le monde. En Île-de-France, au sein du SEGRO Parc des Petits Carreaux (Bonneuil-sur-Marne, 94), ce sont près de 150 personnes qui interviennent sur des chantiers de chaudronnerie, de tuyauterie, de soudure ou en mécanique, dans des secteurs tels que la pharmacie, l’agroalimentaire, le traitement des eaux, la construction aéronautique, l'énergie ou la micro-électronique.
Depuis quand êtes-vous installés au SEGRO Parc des Petits Carreaux ?
Nous avons quitté nos locaux de Vitry-sur-Seine en 2019 pour intégrer le SEGRO Parc des Petits Carreaux, qui nous a offert l’opportunité de rassembler, sur un même site, nos bureaux, des ateliers, un espace de stockage ainsi que la possibilité de garer nos engins de chantier : grues, camions-bras, etc.
Comment s’est passée l’adhésion à la Charte IMPACTS et pourquoi avez-vous fait le choix d’adhérer ?
Il faut savoir que Ponticelli est une entreprise familiale, avec un esprit un peu paternaliste, qui a toujours accordé une grande importance à tous ses collaborateurs. D’ailleurs, une très grande majorité de notre personnel fait ou a fait sa carrière complète dans la société ! C’est une boîte un peu à l’ancienne. Alors, quand SEGRO nous a présenté la Charte IMPACTS, et notamment les aspects en matière de formation et d’intégration de personnes en difficulté, cela nous a tout de suite parlé.
En quoi est-ce important pour vous ?
Parce que former, motiver et fidéliser le personnel, cela a toujours été primordial, et cela va l’être de plus en plus car notre secteur peine à recruter, pour des raisons d’image. Ce ne sont pas des métiers bien « valorisés » par le système, les parents, etc., alors qu’on propose de beaux métiers et de belles carrières, très bien adaptés aux jeunes qui ne sont pas à l’aise dans le système scolaire.
Par ailleurs, une majorité de nos ouvriers sont issus des vagues d’immigration qui ont fait la France. Nous avons toujours mis l’accent sur l’insertion et la formation, pour leur donner toutes les chances de faire carrière et de se sentir intégrée. Il est ainsi fréquent que certains de nos ouvriers finissent cadres ou chefs d’agence. C’est pourquoi nous avons développé depuis plus de 15 ans un institut de formation spécifique à l’entreprise qui réalise les formations initiales et complémentaires. Et c’est pour cela que nous nous sommes retrouvés dans les valeurs de la Charte IMPACTS.
Quelles actions avez-vous mises en place, dans le cadre de cette Charte ?
Principalement l’accueil de stagiaires de 3ème en difficulté, avec SEGRO et l’association Crée Ton Avenir. On a fait cela deux ou trois fois depuis quelques années. Le format proposé est très intéressant et innovant. Habituellement, le stage de 3ème est censé durer une semaine, et c’est assez compliqué à organiser pour que ce ne soit pas trop décevant pour l’élève. Avec Crée Ton Avenir, on reçoit environ une quinzaine de stagiaires sur une journée, dans un format plus court mais beaucoup plus qualitatif, qui permet de faire visiter l’entreprise, de montrer comment cela fonctionne, de montrer les engins, les métiers, etc. Ils vont ensuite dans une autre entreprise et sur les dernières journées, il y a un travail de restitution et de présentation. On est là avec eux pour les aider dans ce travail.
Pour nous, c’est vraiment intéressant et je pense que c’est quelque chose qui peut fonctionner pour eux. Comme je vous le disais, on a des problématiques de recrutement dans ce secteur, alors que c’est un secteur qui embauche, avec plutôt de bons salaires et de bonnes perspectives de carrière. On leur conseille donc de réfléchir à continuer leurs parcours dans ces métiers de terrain, notamment pour ces élèves qui peuvent être en difficulté scolaire. On se dit que sur 15 élèves, si on a donné la flamme à 2 d’entre eux, c’est déjà pas mal !
Qui est mobilisé chez vous pendant ces journées ?
Tout le monde se mobilise. L’idée est bien de présenter toutes nos activités et de motiver les jeunes. Alors quand on les fait venir, on leur montre toute l’entreprise : la direction, les services administratifs, le bureau d’études, les chargés d'affaires, les engins, la logistique, l’entrepôt, on fait également une démonstration de manipulation d’une grue, etc. Généralement, ce sont des choses qui plaisent, de voir les engins, les opérations de soudure, etc.
Comment se passe la collaboration avec les équipes SEGRO ?
Cela se passe très bien. C’est très professionnel et bien organisé. Cela nous facilite la tâche, car comme je vous le disais, accueillir des stagiaires de 3ème, c’est toujours un peu lourd. Grâce à ce dispositif, c’est beaucoup plus simple, beaucoup plus efficace, car on touche vraiment des jeunes en difficulté, alors qu’habituellement, les stagiaires que l’on accueille sont plutôt des jeunes « proches » de l’entreprise.
Et pour cette année, comment avez-vous prévu de contribuer à la Charte IMPACTS ?
Nous allons bien entendu continuer à nous investir sur les stages. Au-delà, nous aimerions développer avec SEGRO l’aspect recrutement, le fait de pouvoir recevoir des CV et rencontrer des profils. Nous aimerions également développer des partenariats avec des entreprises adaptées ou solidaires. Nous pourrions ensemble faire plus sur ce sujet et accueillir des personnes en situation de handicap. Nous sommes enfin disposés à donner des coups de main, faire des actions de bénévolat avec des associations. On a des moyens pour faire du transport, de la manutention.
On peut aider et faire plus !